Interview d’un Représentant des usagers (RU) en CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie)

Interview – 26 mars 2021

Interview de Dominique PADRO, RU France Assos Santé en CPAM

Représentant des usagers (RU) en CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie)

(Mandat de RU France Assos Santé à la CPAM 82 du Tarn et Garonne depuis le 27 mars 2018)

En tant que RU : Quel rôle du RU en CPAM ?

Le RU en CPAM est un conseiller à part entière. Il participe et vote au conseil de la caisse et peut être désigné pour siéger dans n’importe quelle commission. Le premier collège du Conseil est constitué des 8 représentants des assurés sociaux (syndicats), le second collège des 8 représentants employeurs. Le troisième collège regroupe 2 représentants de la Mutualité, 3 représentants des usagers (France Assos Santé – FAS, FNATH, Union Nationale des Associations Familiales UNAF), 1 représentant de l’UNAPL (Union Nationale des Professions Libérales) et 1 personne qualifiée.

Dans la CPAM du Tarn et Garonne, les 3 RU siègent à la Commission Action Sanitaire et Sociale (CASS). Une commission importante car elle a une relative autonomie localement. Il y a des représentants RU dans toutes les commissions. Je siège comme suppléante à la Commission de Recours Amiable (CRA) et comme titulaire à la Commission Paritaire Locale (CPL) Orthophonie. Nous pouvons également représenter la Caisse à l’extérieur, je siège à ce titre à la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées).

La gestion de l’assurance maladie est très normée. L’intervention des RU est de montrer les failles ou les disfonctionnements que l’on peut repérer dans la vraie vie. Par exemple la mise en place de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S) en novembre 2019, à la place de la Couverture Maladie Universelle (CMU) et de l’aide à la complémentaire santé, a montré que certaines personnes étaient défavorisées, le conseil a alors voté une aide pour que les personnes impactées négativement puissent avoir une véritable protection maladie. Nous sommes dans notre rôle d’interface entre la réalité et les dispositifs de protection pour un meilleur accès aux droits.

 

Quelles évolutions et quels impacts sur vos missions dans ce contexte de crise sanitaire ?

Les CPAM ont joué un rôle primordial dans la crise sanitaire. Indemnités journalières y compris pendant le premier confinement pour la garde d’enfants, ce qui n’est pas la mission de l’assurance maladie. Mais aussi accompagnement des professionnels pour mettre en place les tests de dépistage, les mesures de contact tracing… sans renier ses missions premières.

Durant les temps de confinement la caisse a mis en place un système de réunions en visio, ce qui a permis de maintenir les CASS mensuelles, les diverses commissions et les conseils programmés. Nous souhaitons tous être en présentiel, mais le plus important est que la Caisse fonctionne et que les assurés puissent être indemnisés et que les plus en difficulté soient aidés à accéder à des soins.

  

Quel est selon vous la force et l’importance du rôle de RU en CPAM ?

Les représentants des salariés et des entreprises sont les représentants des financeurs de la sécurité sociale à travers les cotisations. Les représentants des usagers sont bien les porte-paroles des personnes ayant besoin des services de la CPAM suite à un accident de la vie, maladie, handicap, accident… C’est parce que nous sommes au plus près des personnes que nous sommes légitimités pour les représenter et défendre les principes de la Sécurité sociale « cotiser selon ses moyens, recevoir selon ses besoins ». Mais aujourd’hui, c’est aussi l’accès aux soins qu’il faut développer alors que les déserts médicaux sont de plus en plus nombreux et que les restes à charge sont encore trop importants pour certaines familles. En Tarn et Garonne, il y a une très bonne entente entre les trois représentants des usagers (FAS, FNATH et UDAF) qui permet une expression commune et donc une meilleure prise en compte de cette expression.

 

Quel message souhaiteriez-vous faire passer pour des bénévoles qui souhaiteraient devenir RU en CPAM ?

C’est mon premier et dernier mandat en tant que représentante des usagers à la CPAM puisqu’il y a une limite d’âge au moment de la désignation. Cela a été une expérience enrichissante, facilitée par le fait d’un accompagnement par les autres représentants des usagers, mais aussi par les autres conseillers des différents collèges ainsi que les salariées de la CPAM qui, par leur écoute et leur bienveillance, m’ont permis d’avancer dans ce mandat. Au début, il y a beaucoup de choses à apprendre, le fonctionnement de la caisse, les limites d’action en tant que conseillers, mais aussi les possibilités que nous avons. En CPAM, nous sommes membres d’un Conseil et non d’un Conseil d’administration, nous avons moins de pouvoir qu’un conseiller en CA du type CAF (Caisse d’Allocations Familiales). Ce sont nos actions et notre investissement qui feront que l’on sera reconnu et pris en compte. Cet engagement, venu tardivement dans ma vie de citoyenne, a été une vraie découverte de l’intérieur sur le rôle et la place de la CPAM dans l’action sociale et de santé. Je ne peux qu’inviter les jeunes et les adultes à s’investir dans ce rôle de bénévole.

 


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1 Comments

  • MARUEJOULS ex UDAF dit :

    AVEZ – vous ( les 3 RU) des actions conjointes par courrier aupres du président de votre caisse?nous avons
    fait cela a plusieurs reprises en Aveyron jadis et ca obligeait le président et le directeur a évoquer ce sujet lors du prochain CA?

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