Du côté des RU en Comités de Protection des Personnes

Interview RU – 06.04.2020

Représentant des usagers (RU) en Comités de Protection des Personnes (CPP)

Interview d’Odile BLANC, RU au Comité de Protection des Personnes Sud-Ouest Outre-Mer 2 (CPPSOOM2), depuis 2014 (3ème mandat). Les deux CPP toulousains (CPPSOOM 1 et 2) font partie des CPP habilités à évaluer des essais cliniques européens Covid-19.

Vous êtes RU en CPP, pouvez-vous nous présenter votre rôle, votre fonction ?

Les CPP sont chargés d’émettre des avis préalables sur les conditions de sécurité de toute recherche impliquant la personne humaine : recherche interventionnelle, modification de soins courants ou bien échantillons biologiques. L’avis favorable d’un CPP est indispensable, en plus de l’autorisation de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), pour pouvoir commencer une recherche.

Je suis représentante des usagers en Comité de Protection des Personnes depuis 2014. Nous représentons les usagers, et en particulier dans cette mission, ceux qui participent aux essais cliniques. Les autres membres du CPP sont présents pour leurs connaissances ou compétences professionnelles : professions de santé comme les médecins, pharmaciens, infirmiers ou bien professions juridiques, etc. En tant que RU en CPP, notre rôle dans la protection des personnes se prêtant à une recherche clinique, c’est d’être vigilant avant tout à leur sécurité (bénéfices/risques) mais aussi au niveau de la compréhension de la recherche pour les participants, à l’expression de leurs consentements, à la protection de leurs données, etc. Les dossiers de recherche nous sont transmis en amont de nos réunions pour lecture et analyse. Nous n’hésitons pas lors des séances de CPP à poser des questions, sans se laisser intimider par le vocabulaire utilisé dans le dossier ou par les autres membres du CPP car nous partons du principe que ce que nous ne comprenons pas posera sans doute problème dans la compréhension des participants de la recherche. Notre place de RU dans le CPP est complémentaire à celles des membres scientifiques : nous aiguillons et rappelons l’importance de l’éthique et de l’humain, qui doit rester au centre de l’étude clinique !

Quels changements ressentez-vous dans votre rôle en tant que RU depuis l’épidémie ? Avez-vous été sollicitée pour avis sur les conditions de validité des projets de recherche liées au COVID, souhaitez-vous vous exprimer sur ce point (dans le respect du secret professionnel) ?

Pour habitude, nous avons une réunion de séance plénière par mois au sein du CPPSOOM2. Nous sommes considérés comme un Comité de Protection des Personnes assez moteur ! Depuis l’épidémie, nous fonctionnons par téléconférence avec une fréquence d’échanges entre membres du CPP plus importante (pour le moment une réunion supplémentaire) : pour s’informer des actualités, mais aussi parce que nous avons des dossiers de recherche clinique qui ont été déposés pour étude, en rapport avec le COVID-19. Nous devons être réactifs dans l’étude de ces dossiers. Notre étude de ces dossiers requiert la même attention inhérente à nos missions et notre regard, même si les échéances sont rapides : identifier l’équilibre entre les bénéfices et les risques encourus par les participants à ces recherches cliniques.

Quels sont vos liens à ce jour avec le Comité dans lequel vous siégez en tant que RU ?

Nous devrions être 4 RU dans au sein du CPP, inclus dans le collège 2. Il y a deux collèges dans les CPP : un collège 1 composé de membres dits scientifiques ou médicaux et un collège 2 de membres compétents sur les aspects juridiques, éthiques et de représentation des associations de malades (RU).

Nos relations, au-delà de cette période de confinement, ont toujours été très amicales. Entre membres, de par nos parcours, nos expériences personnelles, associatives et professionnelles, nous sommes complémentaires et il n’y a pas de différence entre RU et les autres membres. Concrètement, pour vous expliquer notre organisation, nous étudions tous les dossiers confiés au CPP, même ceux dont nous ne sommes pas rapporteurs. Nous apportons toujours un avis complémentaire au rapporteur, en tant que RU notre analyse peut même se compléter pour qu’elle soit la plus représentative possible.

Nous avons la chance d’avoir une Présidente CPP, le Professeur Bettina COUDERC, qui est véritablement moteur de notre instance. Pas plus tard que ce week-end (4 et 5 avril 2020), nous nous sommes contactés entre membres du CPP pour la répartition d’études de nouveaux dossiers de recherche, en lien avec le COVID. En un week-end, l’organisation a été relevée ! Les échanges à distance fonctionnent très bien.

Pourquoi vous êtes-vous orientée vers RU en CPP ? 

A l’époque (en 2014), j’avais reçu un appel via mon association nationale car il manquait de candidats et je me suis lancée. J’avais une appréhension du fait que les sujets abordés dans ce domaine sont moins « concrets » dans la mesure où on intervient en amont de la réalisation d’étude clinique (par rapport à une instance de type CDU, lors de laquelle on aborde des sujets et actions factuelles).  Je ne me considère pas comme une grande oratrice, ni compétente au niveau rédactionnel. Une grille d’analyse des dossiers avait été élaborée pour nous accompagner, je l’utilise désormais comme moyen méthodologique pour chaque étude, c’est très utile ! Je suis quelqu’un qui accorde beaucoup de valeur à l’Humain, et mon rôle en tant que RU en CPP est totalement en adéquation avec cela.

Nous manquons de candidats en tant que Représentant des Usages dans les Comités de Protection des Personnes (un siège vacant actuellement au CPPSOOM2 et 2 en CPPSOOM1) mais nous pouvons témoigner de la valeur de ce mandat !

Des sièges sont-ils à pourvoir en Occitanie ?

Il y a quatre CPP en Occitanie, des postes de RU sont à pourvoir :

  • CPP Sud Méditerranée III (siège Nîmes)
  • CPP Sud Méditerranée IV (siège Montpellier)
  • CPP Sud-Ouest et Outre-Mer 1 (siège Toulouse)
  • CPP Sud-Ouest et Outre-Mer 2 (siège Toulouse)

Les formulaires de candidature sont disponibles via le lien ARS Occitanie ci-dessous :

https://www.occitanie.ars.sante.fr/comite-de-protection-des-personnes-sud-ouestoutre-mer-et-sud-mediterranee

Documentation :

Lien France Assos Santé pour plus de documentation sur le sujet :

https://www.france-assos-sante.org/actualite/covid-essais-cliniques-patients-malades-a-savoir/

https://extranet.france-assos-sante.org/publicationsdocumentation/comites-de-protection-des-personnes-essais-cliniques/

Lien France Assos Santé rubrique « des formations sur d’autres instances » :

https://extranet.france-assos-sante.org/formation/se-former-a-quoi/#

 

 

 


Contact communication :

1 Comments

  • Jacolin dit :

    Interview clair et intéressant.Les CPP ont un rôle particulièrement important en ce moment. Je partage tout à fait les points d’attention relevés en tant que RU dans cette instance. Merci à Odile et Caroline.

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